Enfin grande.

24 novembre 2013

Ca y est, j'étais grande. Prête à devenir "l'héritière", à tout apprendre pour que ma famille réussisse ce challenge. Je savais que mon rôle me donnerait de nombreuses responsabilités, mais j'avais mûrie, et j'étais prête à les prendre !

Mais avant tout, j'avais un rêve.

Trouver le Grand Amour (Grand "G", grand "A")

Ma mère m'avait déjà prévenue que le trouver c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin sauf que souvent on a l'aiguille devant les yeux et qu'on s'en rend même pas compte.

J'adressais un stupide clin d'oeil à mon reflet, fière de mon physique de rêve. Avec ça, j'allais pouvoir en pêcher des garçons, et si je ne trouvais pas l'âme soeur c'est que j'avais un problème !

En parlant de problème, je me mis à penser à Zane... Je savais que je devais lui rester fidèle, le soutenir, ce devait être is dur d'apprendre que celui qui était avant votre père ne l'était plus, et que l'on vous avait menti. Je pense que j'aurais bien mal réagit...

- Lune, tu pourrais sortir de notre chambre au lieu de passer ta vie à te regarder ?

- Ah ! Oui, désolée... Fis-je suprise du ton froid de ma mère qui venait d'entrer dans la chambre en compagnie de mon père.En sortant, Lune ne vit pas sa mère s'écrouler en larmes sur le lit.

- Je ne sais plus quoi faire...

- Helen... Tu devrais arrêter de te tracasser pour ça ! dit Matheis, s'approchant pour la consoler.

- Tu ne comprends pas !

- Bien sûr que si, même si Zane n'est pas de moi biologiquement, c'est tout de même mon fils, et ça me rend vraiment triste qu'il ne le voit pas comme ça... Mais arrête de pleurnicher, et va lui parler ! Tu crois que c'est en te croisant les bras, que tu vas tout arranger ?!

- Tu as raison... j'irais lui parler !

- Très bien...

Mathéis la prit soudainement dans ses bras pour l'allonger sur le lit.

- Viens là que je sèche ses vilaines larmes ! dit-il avant de l'embrasser.

Elle se sentait tellement bien dans ses bras ! Elle aurait voulu que cette sensation d'être au paradis dure pour toujours... Mais tout à toujours une fin, et elle le savait.

Après leur "débat amoureux" elle laissa Mathéis partir à son travail, et se leva pour se regarder dans la glace. Elle y vit que la fatigue et les larmes avaient creusé de petits ruisseaux dans sa peau, et qu'elle avait quelque peu maigris : elle vieillissait, et cette perspective lui faisait peur. Mathéis était plus jeune qu'elle, elle le savait. N'irait-il pas vers une autre lorsque la couleur blanche remplasserait sa couleur naturelle ? Lorsque les sillons se feraient plus fréquent et que sa peau deviendrait flasque et molle ?

Elle soupira : comme à chaque fois, elle s'inventait de nouveaux problèmes... Son mari l'aimait, et elle aussi alors elle devait lui faire confiance.

Soudain, on sonna à la porte. Une jeune adolescente, très mal vêtue pour la saison, se tenait devant, l'air légèrement angoissée.

- Pouvu qu'il m'écoute, se dit-elle.

C'est Zane qui, se trouvant auparavant dans le salon, jouant aux échecs sur son ordinateur (et oui, on change pas un génie...) alla ouvrir.

- Sa... Salut, Zane, ça va ?

- Salut Kess' !

Kess, de son vrai prénom Kesso était depuis peu une des rares personne en qui Zane avait totalement confiance. Et aussi, une qu'il aimait le plus au monde. Pour l'instant, ils ne sortaient pas ensemble, pourquoi ? Eh bien aucun des deux n'avaient fait de véritables déclarations, alors...

En voyant la gêne de Kess, il se demanda alors ce qu'elle était venue faire ici.

- Tu vas bien ?

- Oui pourquoi ?

- Je ne sais pas, t'as l'air bizarre...

- En fait je suis venue te dire que...

- Que ?

- Est-ce qu'on...

- Oui ?

Zane, perplexe, regardait tendrement le visage tendu de celle qu'il aimait. Il compris alors ce qu'elle voulait lui dire. Et sans vraiment le vouloir, il l'embrassa. La jeune fille se laissa faire, sous le charme.

- C'était ça, que tu voulais me dire ? demanda t-il lorsqu'ils se détachaient enfin.

- Oui, sourit la Kess en rougissant. Tu veux bien qu'on sorte ensemble, alors ?

- Bien entendu !

Plus loin, et beaucoup plus haut, Lao Tan, un petit garçon de 10 ans s'amusait à confectionner un bonhomme de neige dans son nouveau jardin. Lao adorait la neige, il adorait sa couleur blanche, il adorait sa froideur et sa texture.

- La la la ! Chantait le blond, heureux, même avec ses joues et son nez rougit. S'il tombait malade ? En vérité, il s'en fichait. Soudain, une voix qu'il reconnut très bien car il faut le dire, il la haissait, l'interpella.

- Qu'est-ce que tu fous là, sale môme ! Je t'avais dit de pas sortir, es tu sourd ? Si par ta faute je suis malade, je te jure que tu vas te prendre la raclée de ta vie !!

Lao recula en voyant la main de son grand père s'avancer vers lui.

- Tu es comme ta mère, elle aussi elle aimait me faire souffrir cette...

Lao se boucha les oreilles pour ne pas entendre les insultes qu'allait prononcer son grand père à l'égard de sa fille.

- Maman n'était pas comme ça ! cria le garçon, les larmes aux yeux.

Son grand père le regarda, les yeux luisant de rage.

- Comment peux tu le savoir ! De toutes façon, c'est toi qui l'a tué, comme elle a tué ma femme !

Lao avait envie de vomir, de s'enfuir loin, mais il savait qu'il était obligé de rester ici. Sinon, il savait à quel point son grand père le battrait avant de l'enfermer dans sa chambre. Il n'aurait plus le droit de ne manger que du pain avant une semaine. Il se tut.

- Tu vois bien, siffla le vieux, même toi tu le sais. Même bébé, tu étais un monstre ! Tu as fait fuir ton père...

- C'est faux ! Mon père...

- TAIS TOI ! Cria le grand père, en mettant une gifle à Lao. Et dépêche toi de rentrer, sinon....

Lao haïssait plus que tout son grand père, mais pas à cause des coups ou autre chose. Non. Son grand père savait absolument quoi dire pour le faire pleurer. Comme évoquer la mort de sa mère lorsqu'il était né, où la disparition de son père...

Cette fois, c'en était trop. Lao s'était bien tenue, assez longtemps pour que les marques rouges et violettes s'effacent de son visage, mais il savait que s'il rentrait là maintenant il en prendrait de plein fouet. Et puis, il avait besoin de se changer les idées. Il prit alors son vélo, un vieux vélo qu'il avait rapporté de la casse, et commença à pédaler sur la route glissante. Qui savait où le destin allait le mener...